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Trimm aux bureaux des clercs. Totty avait là son coffre personnel, près de celui de son frère. En qualité de femme du principal associé, elle n’aurait aucune difficulté à entrer seule dans la chambre de sûreté, sous prétexte d’y déposer un acte, ce qui lui était arrivé souvent du reste. Si son frère avait fait un nouveau testament, il devait être dans ce coffre quii ne renfermait que des actes importants. Un seul coup d’œil lui suffirait pour voir tout ce qu’elle désirait savoir et délivrerait son esprit de la fatigante anxiété qui lui rendait alors la vie presque insupportable.

Après s’être munie de la clef qui ouvrait le coffre de son frère, il était encore nécessaire de tenir à la main un papier ayant l’apparence d’un acte comme prétexte, pour entrer dans la chambre de sûreté. En déposant une enveloppe vide, cachetée, comme si elle contenait quelque chose de valeur, c’était laisser derrière soi une trace qui pouvait un jour se retourner contre elle. Il ne fallait pas songer à enlever le document de l’étude, pour le remettre le lendemain : John Bond pouvait s’apercevoir de sa disparition. Il n’y avait donc qu’à se procurer un acte quelconque. Après avoir réfléchi pendant quelques minutes, Totty alla chez un courtier qui faisait quelquefois des affaires pour elle et son mari, et lui acheta une action de cent dollars, qu’elle tint à payer immédiatement.

Dix minutes plus tard elle était dans l’étude de son mari. Son cœur battit plus vite quand elle demanda à John Bond de lui ouvrir la chambre de sûreté.

« Voulez-vous me permettre de vous aider ? » dit-il en y entrant avec elle.

La chambre de sûreté était éclairée d’en haut par un petit châssis vitré au-dessous d’une solide