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ou quatre autorités médicales, l’assura que l’état de Tom était loin d’être satisfaisant. Mamie pouvait aller avec son père, si cela lui faisait plaisir, mais Totty ne quitterait pas le navire prêt à sombrer.

Sherry s’embarqua donc seul pour l’Europe et laissa John Bond pour diriger les affaires à sa place. John Bond était un brave garçon, très consciencieux, et M. Trimm partit sans inquiétude. John était, enchanté d’avoir l’occasion de montrer ses capacités et il se promettait d’épouser Grâce Fearing pendant l’été, sa position devant être alors suffisamment assurée. Il était beaucoup trop intelligent pour se faire scrupule, étant pauvre, d’épouser une femme riche, mais il était aussi trop indépendant pour profiter de la fortune de Grâce. Comme elle était bien jeune, il avait remis le mariage jusqu’à ce qu’il gagnât suffisamment pour ses besoins personnels. Il estimait que le mariage ne pouvait être heureux là où l’un des époux dépendait de l’autre et que la paix domestique n’était assurée que par l’exclusion de toute question d’argent entre le mari et la femme. John Bond était grand, blond, de bonne mine, bien portant, vif, énergique et fin. Il n’avait jamais eu une heure de contrariété sérieuse et avait commencé la vie avec un joyeux entrain. Chez lui, il n’y avait ni sentimentalité malsaine ni développement inutile de l’imagination, pas de nervosité, pas de timidité, pas de fatuité. C’était en somme le plus habile, le plus laborieux, le plus loyal, le plus sûr, le plus intègre homme de loi de New-York.

Avant de partir, Sherrington Trimm avait demandé à Tom Craik s’il devait parler à son jeune associé de l’existence d’un testament en faveur de