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près de la mer, au milieu d’une nombreuse société. Il avait presque oublié son premier livre et ne se souvenait qu’obscurément de ce qu’il y avait mis. Il revoyait en pensée sa fiévreuse production comme une sorte de rêve délirant pendant lequel il avait divagué dans une langue qui lui était à présent étrangère.

Un après-midi, au milieu d’une partie de tennis, on lui apporta un télégramme.

« Rob Roy et Cie publient livre immédiatement Angleterre et Amérique. Garantissent redevance dix pour cent prix marqué. « Réponse télégraphique. C. F. »

George possédait un très grand empire sur soi, mais il arriva difficilement à maîtriser l’émotion que lui causait cette nouvelle. Il mit la dépêche dans sa poche et continua néanmoins de jouer, mais il perdit la partie d’une façon honteuse et fut accablé de reproches par sa cousine, Mamie Trimm, qui se trouvait être sa partenaire. Mamie Trimm et sa mère étaient invitées dans la même maison, au grand regret de Mme  Sherrington Trimm qui trouvait que Mamie avait déjà beaucoup trop d’inclination pour George. C’était à dessein que la maîtresse de la maison les avait réunis, pensant que George aimait la jeune fille et trouvant cette union tout à fait convenable.

Il s’échappa dès que cela fut possible et alla au bureau du télégraphe. Le style d’affaires de la dépêche de Constance bétonnait, et il se demanda si derrière elle il n’y avait pas quelque autre personne. La phrase sur la redevance ne semblait pas être une expression de femme ; cependant, elle pouvait l’avoir copiée sur la lettre des éditeurs.