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« Nous avons pris les armes pour défendre nos droits, nos propriétés, nos femmes et nos enfans. Nous ne poserons les armes que lorsque le gouvernement monarchique, qui a fait si long-temps la prospérité de la nation française et le bonheur de nos familles, nous aura été rendu.

« Nous pardonnerons comme nous pardonnons déjà à tous les Français que la séduction, l’ignorance ou la tyrannie ont contraints de se ranger sous les drapeaux sanglans de la Convention. Quoiqu’ils obéissent en esclaves aux plus atroces de tous les tyrans, et qu’ils viennent porter la désolation dans nos contrées, nous ne regarderons jamais ces soldats comme des ennemis, mais comme des frères égarés. Nous ferons observer avec la plus rigoureuse vigilance, une discipline exacte de service dans tous les lieux de notre arrondissement. Quelles que soient les cruautés qu’exercent les satellites de la Convention, notre soin le plus constant et le plus empressé sera d’en effacer la trace et jusqu’au souvenir, s’il était possible, dans tous les lieux où nous pénétrerons.

« Nous n’avons point contracté et nous ne contracterons jamais d’alliance avec la nation anglaise, ni avec aucune puissance coalisée, à moins que notre Roi Louis XVIII ne conclue un traité avec elles. Alors ces puissances seraient nos alliées, parce qu’elles seraient les alliées de notre souverain.

« Nous ne laisserons pénétrer dans le pays occupé par nos armées aucunes troupes quelconques des