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tière comme des hommes perfides, ambitieux, trompeurs ; et, abusant de la facilité avec laquelle elle fascine depuis si longtemps les yeux du peuple, elle égarera de nouveau l’opinion publique ; mais plus la soi-disant Convention montrera de barbarie et de scélératesse, plus nous devons faire éclater notre loyauté. Tous les Français sont nos concitoyens, nos amis nos frères. Nous ne connaissons d’ennemis que les ennemis de la patrie. C’est contre eux seuls que nous voulons diriger notre courage. C’est le bonheur, c’est la liberté que nous voulons rendre aux Français. C’est pour les faire jouir de la paix et des avantages d’un gouvernement paternel, que nous nous dévouons à toutes les horreurs de la guerre. Loin de nous, à jamais, loin de nous toute idée d’ambition, tout sentiment de cruauté ou de haine ! Que la Convention trompe le peuple français sur la pureté de nos vues et sur le motif qui nous guide, nous répondrons au peuple français que notre conduite franche et loyale sera digne de la cause à laquelle nous nous sommes consacrés, digne du Dieu que nous adorons et du Roi très chrétien que nous servons.

« Les légions de la Convention vont s’avancer sur nos frontières, braves camarades ! Ce sont ces mêmes légions que vous avez si souvent vaincues et qui viennent combattre malgré elles contre leurs frères, contre leurs amis. Épargnons autant qu’il dèpendra de nous, épargnons le sang français : il n’a déjà que trop coulé, et selon le caprice des tyrans. Marchons aux soldats qu’elle