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dessus nos chaumières, et la Convention l’a inhumainement et cruellement assassiné. Cependant nous voulûmes conserver dans cette contrée fidèle la loi de nos pères, leur amour pour nos souverains et c’était un crime impardonnable aux yeux des conventionnels qui envoyèrent cent mille bourreaux autour de nous. Mais le Dieu fort nous couvrit de son égide, il arma nos bras de son glaive et nous avons triomphé de la Convention comme chacun le sait. Cette assemblée sacrilége avait épuisé tous ses efforts, les yeux du peuple français allaient se dessiller, le terrible jour de la justice approchait, il ne restait plus aucun espoir au comité, soi-disant de salut public ; ses barbaries et ses finances étaient épuisées ; les soldats qu’il envoyait sur nos frontières commençaient à fraterniser avec les Vendéens qu’ils voyaient adorer Dieu, bénir le Roi, aimer, servir, ou pardonner à tous les Français, au milieu des tourmens comme dans les succès, dans les angoisses du martyre comme sur les champs de la victoire.

« Vous avez vu avec quelle infatigable barbarie les révolutionnaires ont porté la désolation dans nos campagnes ; la Convention a ordonné que nos maisons seraient incendiées, que nos enfans seraient massacrés sur le sein de nos femmes expirantes. Elle a fait arracher vos forêts, tarir vos fontaines ; elle aurait creusé le sol sur lequel vous avez pris naissance ; elle eût plongé dans les abimes de la mer la terre qui vous a vus naître et qui devait vous nourrir, si Dieu n’avait