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posé de notre conduite. Nous allons le tracer avec cette loyauté, avec ce sentiment d’honneur et d’amour de la patrie qui a constamment dirigé notre conduite et animé nos efforts. Nous prenons le Dieu vivant à témoin de la vérité de nos paroles. Dieu très haut, très puissant, très miséricordieux, mais très juste ! les fidèles et religieux Vendéens vous rendent de profondes actions de grâces pour les succès dont vous avez couronné leurs efforts. Ils remercient votre bonté de les avoir soustraits à la férocité de la Convention qui se dit nationale. Les fidèles et religieux habitans de la Vendée bénisse votre providence infinie qui leur a donné assez de prudence pour éviter les pièges de leurs assassins, assez de force pour repousser leurs soldats. Dieu des armées, protecteur des empires, soutient de la justice et du bon droit, les Vendéens placent en vous leur espérance, et prosternés en toute humilité aux pieds du trône céleste, ils vous supplient, pour prix de leurs souffrances, ô notre Dieu ! d’accorder à tous les Français la paix et le bonheur, à leurs assassins, le remords et le pardon.

« Frères et camarades ! on nous a dit que la potitique exigeait souvent des choses que le cœur de l’homme honnête repousserait avec indignation, si le bonheur de son pays ne devait pas en être le prix. Telle est, frères et camarades, la condition malheureuse de l’homme de bien lorsqu’il est obligé de conférer et négocier avec des scélérats, pour empêcher ces mêmes scélérats de plonger leurs mains dans le sang de ses frères.