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ainsi que les personnes dont les opinions seraient suspectes.

Voilà quels articles ont été dictés par Charette, qui les a fait accepter et ponctuellement exécuter par les vainqueurs de Mayence ! Et puis voilà Charette qui laisse en garnison deux mille paysans dans son île conquise, et qui s’en va battre les républicains à Machecoul ! Pour avoir des statues, il ne manque assurément à cet homme-là que d’avoir un historien !

Il est impossible que Messieurs d’Elbée, de Scépeaux, Sapinaud de Marigny, Joly, Soyer, d’Autichamp, de Bourmont, et tous ces autres héros de l’occident français, ne trouvent pas un jour un historiographe instruit et véridique. Mais je ne sais si j’aurai le juste orgueil et la consolation de pouvoir lire une histoire exacte de la Vendée, et on pense bien que je ne saurais attendre jusques-là[1].

À défaut de renseignemens précis sur les opérations de nos armées royales, je ne pourrai vous faire connaître qu’un certain nombre de documens qui

  1. « Je puis vous assurer, » écrivait un ancien chef du canton de Herbiers, en 1809. « que l’ouvrage de M. Alphonse Beauchamp n’a pas même le mérite d’un roman historique. C’est un écrivain mal informé, haineux sans motif, injuste dans cause ; et son histoire de nos guerres est une rapsodie passionnée. Il n’est pas un chef de la Vendée qui n’y découvre, à la première lecture, une foule d’erreurs et même des faussetés qui ne sauraient provenir que de la mauvaise intention de cet écrivain. » (Note de l’Éditeur).