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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

N° XIV.

Note de Mme de Créquy relativement à la lettre qu’elle avait consenti à écrire à Buonaparte.

« Je signerai cette lettre que je ne veux pas avoir la peine de rédiger et l’ennui d’écrire. »

» Il y faudra dire que je n’ai aucun droit de succession sur les bois séquestrés dont je réclame la restitution en faveur des héritiers naturels de mon fils, mais que c’est comme créancière d’une somme de 170 mille livres, hypothéquée sur lesdits bois et forêts, savoir : 110 mille livres sur Vareilles, et 60 mille livres sur les bois dits de Valenciennes. J’aurais bien quelque dizaine de milliers de francs à réclamer pour les travaux à St-Pol, pendant la minorité de mon fils, mais comme je ne sais ce que ces papiers-là sont devenus, on n’en saurait tenir compte. On avait séquestré lesdits bois par suite de l’inscription de mon fils sur la liste des émigrés, quoiqu’il ne fût pas sorti de France, et de plus, sous prétexte qu’une partie de la dot de ma belle-fille, émigrée, se trouvait assise sur ces immeubles, ce qui est une supposition sans réalité et même sans possibilité, attendu qu’ils n’ont été retraits qu’en l’année 1777, pour les bois de Vareilles, s’entend. On peut employer toutes les formules de circonstance, mais on aura soin de ne me rien faire dire qui puisse avoir un faux air de soubmission, et je n’entends rien signer qui puisse me contrarier sous le rapport de la franchise et de la dignité de mon caractère. Ainsi politesse dans les expressions et point de complimens superflus. Je demande justice et non pas une faveur. »


fin des pièces justificatives.