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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

délit est un de ces écarts magnanimes sur lesquels la loi peut et doit sommeiller.

Au surplus, n’est-ce pas que vous ne me causerez jamais l’embarras de cette dissertation ? C’est du nicins un sentiment de persuasion dont je ne puis me défendre. Je suis un adversaire un peu turbulent, et vous avez naturellement des inclinations pacifiques ; il est donc à peu près indubitable que vous ne me ferez pas la méchanceté de m’exclure de l’amnistie que votre grand cœur destine à tous vos antagonistes · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Parlez, prince, suivez vos innocens desseins :

J’apprends que, dégoûté des dignités municipales, par l’ingratitude de vos concitoyens, vous allez savourer dans une humble retraite les charmes de cette précieuse égalité à laquelle vous avez sacrifié tant et tant de choses…

Que j’aime à vous voir substituer ces paisibles et civiques jouissances aux tourmens dévorans de l’ambition ! repoussez loin de vous, ah ! repoussez avec horreur les liaisons dangereuse, il n’est pas aussi facile de vous débarrasser du cortège des remords, mais ces compagnons là ne vous suggéreront jamais d’autre fantaisie que celle de devenir honnête homme.

Quand vous en serez là, je pourrai encore être avec une certaine dose de considération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,


Suleau.

N° XIII.

Délibération des membres de la noblesse, députés aux états généraux de France, en faveur des députés du tiers-état qui sont restés fidèles à la religion et au Roi
(Du 16 septembre 1791.

Les membres de la noblesse française soussignés, députés aux états libres et généraux du royaume, ne croiraient pas s’être ac-