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    figie d’un certain valet de chambre qu’il accusait d’avoir favorisé la correspondance de ce bon prince avec sa femme, et qu’il avait fait juger à Monaco par ses justiciers, en conséquence d’un pareil forfait. Comme on avait su qu’il voulait faire enlever ce valet de chambre, on lui fit dire que, s’il avait le malheur d’attenter à la liberté d’un sujet du Roi, on l’enverrait par-devant la cour des Pairs, qui s’en prendrait à sa duché de Valentinois, de sorte qu’il n’osât passer outre. Mais aussitôt que ce mannequin commençait à se détériorer, M. de Monaco le faisait habiller tout à neuf, on lui rajustait un tour de cheveux et l’on repeignait sa figure de bois, qui ressemblait au condamné de manière à s’y tromper, disait-on. Le tout se trouvait enrichi d’une inscription circonstantielle, ainsi qu’on dit au Palais, et cet époux irascible allait regarder ce beau monument tous les jours ; c’était devenu son but de promenade. Mme de Monaco ne s’en embarrassait guère, et je trouve qu’elle avait grandement raison, puisqu’elle n’avait rien à se reprocher ; mais je pense bien que, s’il avait pu l’attirer à Monaco, il lui aurait fait couper la tête ? (Note de l’Auteur).


    La Psse douairière de Monaco, devenue Princesse de Condé, est morte pendant l’émigration au château de Wanstead, en Angleterre, en 1806, âgée de 69 ans (Note de l’Éditeur).