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çais PIECES JUST), si avide de gloire, vainqueur de l’esctavage et de ta tyrannie, a pu voir vivre pendant des années, au milieu de lui, le sang des Bourbons dans l’obscurité ; la race future, à ce passage, déchirera le feuillet, le laissera tomber : mais que nos neveux tremblent qu’il ne soit ramassé par la génération suivante, qui, en lisant notre déshonneur, s’apprêtera à le venger.

S’il faut du respect pour les rois, il en faut pour leur sang, et une nation ne s’honore qu’en respectant ceux qui doivent être ses premiers représentans.

Enfin, peuple, vous connoissez les traîtres ; le sang qui coule dans les veines de ce Bourbon si populaire dans tous ses écrits, dans toutes ses actions, c’est le plus pur sang de vos rois. Que les traîtres délogent, et que, sans leur faire mal, on les laisse végéter dans un de ces déserts qui rougiront sans doute de montrer à ceux qui viendront après eux la trace de leurs pas.

Il est Bourbon, ou il ne l’est pas, c’est ce qu’il faut vérifier au milieu de la nation assemblée ou dispersée, et de ses dignes représentans ; s’il ne l’est pas, qu’il rentre dans la poussière ; s’il l’est, que ses persécuteurs soient voués au mépris, et que leurs noms soient déjà mis en exécration par la génération présente.

Ce peuple si jaloux de la gloire, si fier avec raison d’avoir brisé ses fers, ne pourra pas réduire en poudre ceux qui ont meurtri tout le corps du vrai Bourbon ; ils sont à Paris, ces fers, on les montrera à vos yeux ; vous frémirez en les voyant, mais ils disparoitront devant les regards d’un peuple libre.

Il faut écouter, peuple, la sagesse de l’Assemblée ; il faut être présent à ce qu’elle décrétera dans cette importante affaire ; elle peut dire qu’elle va décider du sort d’un prince mis au cachot avant l’âge de raison, aussi généreux qu’infortuné ; d’une affaire qui effraiera tous les potentats, qui les fera réfléchir s’ils sont à leur place sur le trône.


Albert, officier de Monsieur, cour du Commerce, maison de
M. Boulnois. À ses propres frais et dépens

Charles de Crequy, né de Bourbon-Montmorency, paroitra à l’Assemblée le 22 et le 29 du courant.