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pour me faire périr, en m’assurant pourtant une pension annuelle de 600 livres, et recevant toutes mes quittances sons mon nom et titre de marquis de Crequy ; cela leur réussit, parce qu’ils avoient trouvé le moyen de corrompre, a force d’or et d’argent, les ministres prussiens, comme les ministres de France ; et c’est dans ce cruel état que j’ai gémi depuis l’année 1782, jusqu’au premier mars 1791, que l’Assemblée nationate Constituante, parfaitement convaincue de mon innocence opprimée, de mes justes prétentions et des atrocités de la cabale de la cour, et des ministres, d’intelligence avec Blanchefort et ses complices, me fit rendre ma liberté, et me procura les moyens de revenir dans ma patrie, le 30 août 1791, avec assurance qu’une prompte et équitable justice me seroit rendue, et c’est ce que je sollicite et espère encore aujourd’hui.


COPIE des actes des Bourguemestres et juges de Wolhau en Silésie, traduite par M. Barré, juge de Stettin, pour l’acte de cassation du mariage contracté en Prusse, entre Charles de Bourbon-Montmorency, ci-devant marquis de Crequy, et demoiselle Goudin Balanzac, l’année 1781.

Nous, Bourguemestres et Échevins du roi, résidans à Wolhau, dans le duché de Silésie-Prussieune, savoir faisons par ces présentes, que l’épouse de M. Charles-Alexandre-Stanislas-Auguste de Bourbon-Montmorency, marquis de Crequy, dame Marie-Elizabeth, née de Goudin-Balanzac, comparue par-devant nous en personne, assistée, pour cet effet, de son curateur, le négociant Jean-Théophile Muller, laquelle dame nous a déclaré que, vu que son époux, pour effectuer un procès de réclamation de biens de famille, qu’il a en France, lui a demandé le consentement volontaire de la cassation et séparation plénière du mariage qui a subsisté entre eux jusqu’à ce jour, et que, ne pouvant espérer pour l’avenir, dans la situation actuelle des choses, et après l’acquisition des titres et biens appartenans à sondit époux, la continuation de cette union matrimoniale ; après une mûre déli-