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mariage secret de Louis XV avec ma mère ; ils savent de plus, que Jacques-Charles-Alphonse, marquis de Crequy, lieutenant général des armées du roi, grand’-croix, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, ambassadeur de France à la cour de l’Empire et premier chambellan de M. le duc d’Orléans[1], lequel marquis de Crequy, étant dévenu, par ordre du roi, second époux de ma mère, l’année 1737, époque de ma naissance ; le roi, en le comblant de bienfaits, exigea de lui, que tous les enfans présens et à venir, de ladite princesse, ma mère, seroient reconnus pour légitimes enfans et héritiers dudit marquis de Crequy, jusqu’à ce qu’il plût au roi d’en disposer autrement à l’avenir, parce que tous les biens provenoient du roi et de ladite princesse, qui avoit apporté d’Empire plus de huit millions comptant, et que c’est en vertu de cela que ledit marquis de Crequy, second époux de ma mère, quoiqu’il sût parfaitement que j’étois fils de Louis XV, ne laissa pas que de me reconnoître pour son propre fils, et m’assura une pension de trois mille livres, avec promesse faite par main de notaire, de me rendre tous les biens de ma mère, lorsque j’aurois l’âge de majorité tout cela se passa dans le même temps que j’étois en pension chez M. l’abbé de Goudin d’Arostay, pour lors demeurant maison de M. Loriot, marchand pelletier, rue Saint-Antoine, au coin de la rue Percée. Depuis environ l’année 1748, jusqu’en 1766, que je restai dans la pension susdite, quoique en différentes sorties et rentrées dans ladite pension, par rapport aux persécutions et cruels traitemens de Blanchefort, soit-disant Crequy, et ses complices, lequel, ainsi que son père, étoit alors mon tuteur ; le ci-devant comte de Blanchefort, et le ci-devant marquis de la Tour-du-Pin, avoient été nommés par le roi et par ma mère, pour être mes tuteurs et curateurs, lesquels sieurs de Blanchefort soi-disant Crequy, occupèrent dès lors mon hôtel de Crequy, rue de Grenelle faubourg Saint-Germain, et avoient résolu de me faire périr dès mon enfance ou de me faire moine par force, pour s’approprier et se partager impunément tous mes biens, j’avois encore dans ladite pension, un sous-gouverneur, vers l’année 1758 ou 1759 qui se nomme}} M. l’abbé Magnier, actuellement habitué au temple Sainte-Marie, à Paris. J’avois encore dans ce même temps, et

  1. Personnage qui n’a jamais existé (Note de Mme de Créquy)