Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encre prisonnier dans cette capitale, je vous supplie de croire que ce n’est que parce que j’appréhendais de vous trop importuner, vu que je sais que vous êtes accablé de mille affaires précieuses dont vous vous acquittez avec une ponctualité, une vivacité, une sagesse et intégrité, qui font l’admiration de toute l’Europe et la mienne en mon particulier.

Les affaires de conséquence qui intéressent vivement le roi, et que je voulais avoir l’honneur de vous communiquer, sont les seules raisons qui m’ont fait prendre la liberté de me rendre trois fois chez vous à l’honneur de votre invitation ; mais ne vous ayant jamais trouvé libre, et presque toujours comme invisible, j’ai pris, quoique à regret, la résolution de ne vous plus importuner de ma visite, et de me contenter d’exposer à vos yeux et sages lumières, le paquet ci-joint, pour vous supplier de le communiquer au roi.

Je crois que l’affaire est (et vous paroîtra, ainsi qu’au roi) d’assez grande conséquence pour oser espérer que S. M. et vous, Monsieur, voudrez bien m’honorer d’une réponse favorable dans le courant de cette semaine, pour m’éviter la douleur de rendre publics les milliers d’exemplaires imprimés, pareils aux inclus, et que je tiens tout prêts, en cas du refus ou d’un plus long silence à mes très humbles et justes demandes ; sur ce, j’ai l’honneur, etc.


Copie d’une lettre à M. de Lessart,
le 25 octobre 1791.

Charles de Bourbon Montmorency, connu sous le nom d’Alexandre de Crequy, prie M. de Lessart d’atoir la bonté de lui faire savoir s’il a quelques nouvelles à lui donner de ses demandes autant respectueuses que justes en cour, près du roi et de la reine, touchant les affaires de conséquence que M. Charles de Bourbon-Montmorency eut l’honneur de communiquer à M. de Lessart, et de vouloir bien lui assigner le jour et l’heure qui lui paroîtra le plus libre et commode pour une nouvelle entrevue selon l’offre de M. de Lessart, du 20 présent mois ; car Charles de Bourbon-Montmorency, dit Alexandre de Crequy, a l’honneur (et se croit obligé) de mander en ami sincère à M. de Lessart, que s’il ne reçoit pas une réponse également digne du roi et de lui, il ne sera plus la dupe des politiques, ruses et mauvaise foi