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Marbœuf ajouta que cette famille Corse vivait à Paris, soit à Marseille, au moyen d’une pension sur les gabelles, et sous la protection de ce galant Marquis. Je dois vous dire qu’elle n’en parla pourtant pas de manière à me faire supposer que cette Mme Buonaparté ne fût pas une honnête personne ; et comme cette Marquise avait autant de sagacité jalouse et de rigorisme ; que de franc-parler avec moi, je suis bien assurée que la supposition contraire est une calomnie de mauvais goût, de mauvais lieu, faite après coup, et forgée par inimitié politique. On est toujours soupçonné de mauvaise conduite par les malhonnêtes gens, et qui dit soup-

    été roi. Il est certain qu’il existait dans la Toscane une ancienne famille du même nom mais elle n’a jamais voulu reconnaître les Napoléons pour ses cousins. M. Bonaparte, le père, était greffier du tribunal d’Ajaccio, quand on assimila le conseil supérieur de Corse à nos cours souveraines. Maître Charles Buonaparte, greffier dudit conseil, pris alors les titres de Noble homme et d’Écuyer, à l’instar des greffiers de nos parlemens, et cette qualification d’Écuyer, que la bienveillance d’un gouvernement de Corse a su faire valoir, était le seul titre des Bonaparte à la protection de nos Rois quand ils ont reçu les bienfaits d’une éducation gratuite. M. Louis Bonaparte rapporte dans ses mémoires, avec un sérieux incompréhensible, que lorsque son frère épousa l’Archiduchesse Marie-Louise, l’Empereur d’Autriche avait dit : Je ne la lui donnerais pas si je ne savais que sa famille est aussi noble que la mienne.

    Le général Murat, qui n’avait là dessus la possibilité d’aucune illusion, avait également fait faire beaucoup de recherches aux généalogistes napolitains, et les auteurs de la Connessita Maestosa avaient fini par découvrir qu’il descendait des Plantagenets, par des Dauphins d’Auvergne et les anciens Vicomtes de Murat leurs agnats. (Note de l’Éditeur).