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La Reine Marguerite de Provence, femme de Saint Louis, prenait pour emblème une Reine-Marguerite avec cette légende en latin barbare, ou peut-être en dialecte provencal de ce temps-là Roygna de Parterra, ancilha Roygnae de coely (la Reine de la terre est la servante de la Reine du ciel). Il est prouvé qu’à la fin du quatorzième siècle un ancêtre de Messieurs d’Estaing portait déjà pour devise des lys et des roses ; Tots por elx, Tots por elles ; et vous voyez que le Comte Charles d’Estaing n’avait pas eu la peine d’y changer grand’chose pour en faire à la Reine Marie Leczinska cette galanterie qui fut trouvée si charmante ! Tout pour eux, tout pour elles ! On s’écriait : C’est ravissant ! et personne ne savait que la Reine, femme de Louis XV, n’en avait pas l’étrenne.

Les Quélen, dont le nom bas-breton signifie du houx et dont le cimier des armes est une branche de cet arbuste, ont pour devise Kimrique : Enper Emser Quelen (le houx est toujours vert).

La vieille devise des vieux Goyon avait pour corps une grosse tour, et voici son âme armoricaine : Keransker samehec Keransker Guhimehec (château redoutable et châtelain secourable).

J’ai toujours distingué celle de MM. du Boscq de Radepont qui portent quatre lions dans leurs armes : Plus qu’ung lyon. J’aime cette devise ; elle est de franc-jeu ; mais ne vous impatientez pas, j’ai fini mon chapelet gothique, et nous entrons dans la renaissance.

Messire Jean de Médicis avait donné pour devise à Pic de la Mirandole, qui se mourait de labeur,