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pliquer la devise de Saumaise, Aliis lucens consumor. Je suis seulement fâchée que ce soit une Lampe ; mais l’élégance et la propreté n’étaient pas le fait du ménage Saumaise, et mes grands-oncles en avaient ouï dire des choses à faire soulever le cœur ! Allons, plus d’épisodes et point de distractions ne sortons pas de l’important sujet qui nous occupe, et tâchons de colliger nostre disre sur les devises en toute preudhomie, comme dit maître Étienne Pasquier dans sa belle épître à Monsieur de Thou.

Ce n’est pas ici l’occasion de vous parler de ces sortes d’inscriptions héraldiques qui se trouvent divisées en légendes-ez-armes, ou bien en cris-de-guerre (pour défi, pour invocation, ou par évènement). Je vous les garde en réserve pour un chapitre du Blason, que je vous prépare, et je ne vous parlerai maintenant d’aucune devise gothique à moins qu’elle ne soit allégorique à des armoiries.

Il est assez connu que, dès l’année 1190, la première devise de vos armes était Nul ne s’y frotte ! ce qui se rapportait visiblement aux feuilles lancéolées de votre créquier ; mais Jean V, Sire de Créquy, crut devoir l’abandonner par égard pour Louis XI, attendu que ce Roi de France avait arboré la même légende, en y donnant pour corps de devise un porc-épic.

J’ai vu l’empreinte d’un signet de la Reine Blanche de castille sur lequel on voit un lys au naturel, appliqué sur un champ semé de fleurs-de-lys héraldiques, et la légende circulaire autour de ce cachet porte ces mots de la sainte Écriture : Lilium inter lilia.