connaître les dificultés sans en savoir les conditions. La devise allégorique, ainsi que l’entendent les modernes, est composée d’un corps et d’une âme, c’est-à-dire d’un objet matériel à qui s’applique une légende. Cet objet matériel doit être unique, c’est-à-dire que le corps d’une devise régulière ne saurait être formé, par exemple, de trois étoiles, ou d’une rose et d’un papillon. La légende doit être concise et « légesrement destournée, sans aucun subterfuge et par un élégant soubs-entendu, » dit mon ami Gilles Ménage. Elle se doit appliquer tout aussi justement à la personne pour laquelle on la destine, qu’à ce dit objet allégorique et matériel. Henry Estienne ajoute à cette prescription que « l’asme de la deuise doibt touts jours estre assez modeste pour que celluy quy l’arborre en puysse faire appliquation sur luy-mesme, et qu’il en puysse avoir faict composition sans oultrecuidance ou uanité malséyante »
Il est bon que le corps de la Devise représente un objet agréable aux yeux.
Le genre de cet objet et le sexe de la personne doivent être le même.
Indépendamment de ces deux conditions de rectitude et d’ingéniosité qui doivent se remarquer dans l’âme ou la légende, elle ne doit être composée que de huit syllabes, au plus ; la seule exception qu’on y puisse faire est en faveur de quelques vers latins, italiens ou français et si toujours faut-il qu’ils soient des plus excellens ! c’est le précepte. Mais en voilà bien long sur le didactique, et comme le professorat m’a toujours fatiguée j’aurais bonne envie de m’ap-