souvenirs et de mes enseignemens que je recommande à votre méditation. Quand une famille est en sécurité dans sa dignité, ces ornemens-là produisent plus d’effet et font une meilleure impression que vous ne le croiriez sur les personnes que l’on reçoit et sur les enfans qu’on élève.
Ô vous, qui gouvernez notre triste patrie,
Qu’il ne soit plus parlé des Grecs, je vous supplie !
Il ne sauraient prétendre à de nouveau succès,
Vous serait-il égal de nous parler français ?…
Il me semble qu’on est déjà rassasié des charmes de l’antique ; le moyen âge a l’air de nous arriver à pas de loup, comme il a déjà fait une fois au temps de la décadence et du règne de Constantin. J’ai déjà vu des panneaux de voiture et des empreintes de cachet avec des lettres gothiques… J’ai le pressentiment du gothique, et je crois que nous allons retomber dans le naïf et le Jean-Baïf ; mais comme le penchant de la mode est toujours glissant, comme le besoin du changement sera la maladie des temps futurs, vous passerez par la renaissance avant d’en revenir au temps du grand Roi pour les costumes ; car je ne doute pas que votre femme ne se fasse coiffer à la Mancini ; j’espère bien que vous en arriverez ensuite aux modes de ma jeunesse ; j’ai la satisfaction de penser que vous vivrez dans mon jeune temps ; et je vous attends là !
Faites-moi le plaisir de vous moquer alors de ces pauvres gens du consulat qui n’avaient sous la main que des morceaux de bois d’acajou (dont j’ai l’hor-