Page:Créquy - Souvenirs, tome 8.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

avec autant de sensibilité que de surprise. Je m’acquittai de cette bonne œuvre avec empressement et satisfaction ; Mme la Duchesse d’Orléans en éprouva toute-la consolation possible ; mais on ne savait comment retrouver ce bon prêtre, afin d’en obtenir quelques détails, et le ciel voulut que l’excellent Abbé Sicard entendit parler de notre embarras[1].

Il connaissait Mme de Kellerman, femme d’esprit et femme de bien[2]  ; son mari était Strasbourgeois, et de l’un à l’autre, on parvint à découvrir cet ecclésiastique, après deux années de recherches pourtant, car un motif de grand embarras était la quantité de prêtres alsaciens qui avaient prêté le serment constitutionnel et qui l’avaient rétracté. Si l’Abbé Sicard en vint à nos fins, ce fut grâces a Mme de Kellerman qui lui fit parvenir la lettre suivante ; et vous pouvez compter que je l’ai copiée très exactement avant de l’envoyer en Espagne à la malheureuse fille de M. de Penthièvre.

  1. Roch-Ambroise Sicard, chanoine de Notre-Dame de Paris, directeur de l’institution des Sourds-Muets, et successeur de l’abbé de Lépée dont il avait singulièrement perfectionné la méthode. Mme de Créquy n’aurait pu trouver une épithète qui fût plus parfaitement applicable à l’abbé Sicard que celle d’excellent. Il est mort à Paris en 1822, âgé de 79 ans.
  2. Tout donne à penser que l’auteur entend parler ici de Mme la Maréchale-Duchesse de Valmy, à qui ce double éloge pouvait s’appliquer avec la même exactitude. (Note de l’Éditeur.)