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SOUVENIRS

destructions des édifices de l’orgueil et de la superstition, que nous devons élever aux amis de l’égalité, aux braves guerriers mutilés dans les combats, d’humbles demeures pour le repos de leur vieillesse ou de leur malheur ? N’est-ce pas sur les cendres des ennemis du peuple qu’il faut rétablir l’harmonie sociale, la paix et la félicité publique ? Le peuple nous a remis entre les mains le tonnerre de sa vengeance ; nous ne le déposerons pas, sinon lorsque tous ses ennemis seront foudroyés. Nous aurons le courage énergique de traverser des files de tombeaux et de marcher sur de vastes ruines, pour arriver au bonheur des nations et à la régénération du monde. On ose nous peindre comme des hommes avides de sang et de destruction, mais quelques efforts qu’on fasse, nous demeurons inexorables, impassibles ! La partie méridionale de la république est rongée par un poison destructeur, il faut en former la foudre de la justice, pour écraser nos ennemis, et que leurs cadavres ensanglantés, précipités dans le Rhône, offrent sur les deux rives, à son embouchure et sous les murailles de l’infâme Toulon, aux yeux des lâches et féroces Anglais, l’expression de l’épouvante et l’image de la toute-puissance du peuple français ?… Je ne pas par quelle imbécile complaisance on laisse encore des métaux entre les mains des personnes suspectes ? Avilissons l’or et l’argent ! Trainons dans le sang et la boue ces dieux de ta monarchie. Il faut qu’il n’existe plus ni pauvre ni riche,… que la foudre éclate par l’humanité ! Je le répète, ayons