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SOUVENIRS

seraient saisis réquisitionnairement, et que tous les habitans de la Vendée seraient amenés prisonniers à l’intérieur du pays.

Nous savions qu’il existait dans les cervelles et les cartons du comité de sûreté générale un autre projet fiévreux qui n’était pas moins révolutionnaire, et qui s’appliquait aux propriétés confisquées sur les condamnés, les proscrits et les suspects ; et si le règne de la terreur s’était prolongé quelques mois encore, je ne doute pas que ce beau projet n’eût été mis à exécution. Celui-ci consistait à démolir tous les châteaux ainsi que toutes les églises cathédrales, à raser de fond en comble toutes les habitations ci-devant royales, et à diviser en lots de cent arpens toutes les furets de la couronne et les nôtres aussi, bien entendu. Tous les matériaux provenant de la démolition des Tuileries, du Louvre, de Notre-Dame et du Luxembourg, ainsi que de Versailles, St-Cloud, St-Germain Meudon, Vincennes, Fontainebleau, Chambord, Compiegne, etc., devaient être partagés entre les sans-culottes du district, avec six arpens de terre par individu, à la charge de se construire un asile et de prendre femme, ou d’adopter un enfant, ou de se charger d’un vieillard, ad libitum. Toutes les familles sans fortune et dont les vertus civiques étaient connues, devaient avoir part à cette distribution. Il était convenu qu’on allait faire construire un grand nombre de villages dans les forêts royales et autres, afin d’y découvrir le sol à grande distance, et pour qu’il ne s’y trouvât plus que des massifs de bois de cent ar-