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SOUVENIRS

raient arriver à la pairie dans quelque chambre haute ? Si jamais le bon Dieu les excuse en sa miséricorde et les admet aux félicités de son saint paradis, ce sera, par ma foi, dans la piteuse confrérie de ces pauvres innocens, pour qui je vous ai vu verser tant de larmes à Jossigny[1].

La majorité de ladite Assemblée nationale se composait d’orléanistes, de jansénistes et d’anarchistes ; d’administrateurs économistes et négrophiles, de démocrates royaux, de nigauds patriotiques et de républicains enragés. Il est juste de les désigner en pêle-mêle, attendu qu’à l’Assemblée nationale, au moins, ils n’ont jamais manquer de voter ensemble. Voici quels étaient les plus renommés d’entr’eux, et j’aurai soin d’orthographier leurs noms d’après leur vocabulaire de 92.

Louis-Philippe Orléans, Daiguillon, Ménou, Sillery, Victor Broglie, Beauharnais (le jeune), Rochambeau, Mirabeau l’aîné, Montrsquiou, Mathieu Montmorency, Deluynes, Degouy-Darcy, Charle et Alexandre Lameth, Talleyrand (Évêque d’Autun), La Rochefoucauld-La Rochefoucauld, La Rochefoucauld-Liancourt, Lafayette, Crillon, Luzignan, Castellane, Arthur Dillon, Lepelletier-St.-Fargeau, Dubois-Crancé, Péhion, Guillotin, Lanjuinais,

  1. Vous souvenez-vous aussi d’avoir pleuré toute une journée sur le triste sort de Jésabel, mangée des chiens ? Vous aviez cru que c’était parce qu’elle avait mis du rouge, et voilà qui vous alarmait terriblement sur la destinée de votre grand’mère, qui est une rabâcheuse et qui vous permet d’en convenir pour cette fois-ci.