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SOUVENIRS DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Il me parait équitable et prudent de consigner ici ces anecdotes sur la jeunesse de M. de Sèze, attendu qu’on n’en prendra peut-être pas note. Il est surprenant que dans cet ordre des avocats on n’ait pas encore eu l’idée ni la précaution de se constituer un historiographe, ou, si l’on veut, un simple greffier, ainsi qu’un dépôt d’archives et tout au moins un registre de documens relatifs à la corporation.

J’aurai l’occasion de vous parler une autre fois de M. de Sèze, et ce sera, s’il est possible, encore plus honorablement pour lui ; mais ce sera douloureusement pour moi, pour la France, et pour vous, mon Enfant, je n’en doute pas. Ne faudra-t-il pas vous dire aussi comment la malheureuse Duchesse de Polignac est morte de saisissement en apprenant en émigration le supplice de la Reine et comment ce misérable Héraut de Séchelles (il était l’oncle des Polignac) a trouvé la punition de ses lâchetés.