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SOUVENIRS

Je ne sais si je vous m dit que dans les finances du royaume il y avait de l’embarras, si ce n’est du désordre, et quand on eut renvoyé M. Necker après les dix-huit mois de son désastreux ministère, on imagina de convoquer les Notables du royaume, afin de leur demander leur avis sur la nature des remèdes appropriés à nos maux ; il ne s’agissait pourtant que de faire des économies, et personne ne pouvait les indiquer aussi pertinemment que ceux qui recevaient et dépensaient les deniers de l’État ; mais depuis la liberté de la presse, aucun ministre ne voulait prendre sur lui d’opérer des retranchemens dont l’effet naturel aurait été de lui susciter des ennemis. On visait à la popularité générale ; on craignait l’effet des brochures ; on espérait pouvoir s’étayer des Notables, et l’on comptait présenter certaines mesures économiques, comme étant la conséquence forcée des résolutions délibérées en dehors du conseil. Voilà quel était le mobile de cette résolution désespérée ; mais quand l’esprit des révolutions a germé dans les empires, il y creuse un abîme où la fatalité les pousse inévitablement.

    pire d’Orient. — Rien n’est devenu si rare que les chartes du Bas-Empire, les Turcs en ont tant détruit, me dit Chérin, et vous rendriez grand service à ces messieurs en leur communiquant celle-ci. Je ne demandais pas mieux mais votre père ne le voulut pas. Cette charte est de l’Empereur Jean II en l’année 1140, et les armes de Comnène y sont formées d’un aigle déployé, mi-parti d’une croix, laquelle est cantonnée des quatre initiales basiliques. Les armes du Comte Comnène diffèrent essentiellement de celle-ci, et je m’étonnerais que des Porphyrogénètes n’en eussent pas conservé la tradition.

    (Note de l’Auteur.)