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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Rivarol, Suleau, Bergasse et de Foucauld-l’Ardimalie, étaient sans contredit les écrivains les plus remarquables de notre parti ; car si Mallet-du-Pan faisait et disait de bonnes choses, c’était à la manière de M. de Barentin ; c’est-à-dire que la mauvaise façon gâtait la meilleure étoffe, et que cette bonne étoffe mal employée ne pouvait servir à rien.

Je me souviendrai toujours de ce bon coup de Jarnac à M. le Duc d’Aiguillon qui venait de faire un discours contre la Monocratie, et que M. Suleau se mit à poursuivre en justice, à l’effet de le faire déposséder, au profit des Richelieu, de toutes ses terres de l’Agénois et du Condomois, qui lui venaient du Cardinal de Richelieu, leur grand-oncle ; et ceci, en exécution du testament de ce Cardinal, dont voici la clause applicable à cette poursuite de M. Suleau.


« J’ordonne et commande absolument au dict mon nepveu, Armand de Wignerot, comme à tous ceux qui seront appelés à jouir après luy de ladicte Duché Pairie d’Aiguillon, et autres biens que je leur ai cy-dessus donnés et substitués, qu’ils ayent à ne se départir jamais de l’obéissance qu’ils doivent au Roy comme à ses successeurs, quelques prétextes de mécontentement qu’ils puissent en prendre, et desclare en ma conscience, que si je pouvais subposer et prévoyr qu’aucun d’entre eux à tout jamais, puisse se laisser choyr en telle faulte, je ne luy veulx laisser aulcune part dans ma succession. (Lequel testament a été passé, souscript et scellé, en l’hostel de la Vicomté de Narbonne,