Page:Créquy - Souvenirs, tome 7.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

patriote s’était retourné pour mettre ses montres dans ses goussets, avant d’avoir eu le temps de jeter les yeux sur moi ; ensuite il prit sa bourse qui se trouvait à sa portée sur le coin de la cheminée, et ce fut pour la mettre dans une poche de sa culotte, à ce qu’il me parut à son mouvement, car il avait encore le dos tourné. Je ne comprenais rien à cette mesure de précaution, parce que je n’avais pas encore entendu citer cette belle parole de Philippe-Égalité, au sujet d’un vol qu’on avait fait à Mirabeau pendant sa maladie. — Mais il n’a que ce qu’il mérite ! Comment peut-on laisser ses montres ou sa bourse sur sa cheminée ?

Roberspierre se retourne et me regarde avec un air étonné : — J’avais entendu Monsieur de Créquy…

— Mon fils n’est pas assez bien portant pour avoir pu sortir aujourd’hui. Il est souffrant de la poitrine, il est obligé de coucher dans une étable, il ne saurait absolument…

    et publié dans les Actes des Apôtres, un madrigal de M. Roberspierre, qui, disait-il, avait fait le désespoir de la vieillesse de Voltaire !

    Crois moi, jeune et belle Ophélie,
    « Quoi qu’en dise le monde et malgré ton miroir,
    « Contente d’être belle et de n’en rien savoir,
    « Garde toujours ta modestie.
    « Sur le pouvoir de tes appas,
    « Demeure toujours alarmée ;
    « Tu n’en seras que plus aimée,
    « Si tu crains de ne l’être pas.