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SOUVENIRS

tible, ce sera faire justice à l’infortuné pétitionnaire,

Charles de BOURBON-
MONTMORENCY-CRÉQUY,
Victime du despotisme royal, du fanatisme sacerdotal et de la tyrannie nobilière. Rue de Richelieu, hôtel de la Marine, à Paris. Ce 13 novembre 1791.


Vous imaginez peut-être que l’Assemblée nationale eut assez de bon sens pour passer à l’ordre du jour, après avoir écouté patiemment une pareille kirielle de bêtises et de suppositions extravagantes. Eh bien ! pas du tout. M. de Bourbon-Montmorency-Créquy (je vous demande un peu comment ces trois noms-là pouvaient se trouver légalement unis ensemble ?) fut accueilli le plus honorablement et le plus favorablement du monde. MM. Bailly, Target, Camus, Brissot, Lafayette, et surtout l’abbé Lamourette, évêque constitutionnel du département du Rhône, s’imaginèrent de prendre fait et cause pour cette innocente et intéressante victime de l’inhumanité nobiliaire. Notre homme ne manqua pas de s’en prévaloir en faisant imprimer leurs lettres, ainsi qu’il appert des journaux du temps[1], et finalement il en vint à mettre dans ses protections et ses poursuites une telle confiance, qu’il poussa la folie jusqu’à me dénoncer à l’Assemblée nationale, en m’accusant de l’avoir fait infibuler, à l’exemple des maîtres d’école et des directeurs des théâtres de

  1. Voyez les pièces justificatives à la fin de l’ouvrage.