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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

ques ; mais il ne voulut point faire celles des pieds, en disant que ces opérations suffiraient, me jugeant, alors saisi de frayeur, en état prochain de mort. Quand mes persécuteurs et usurpateurs de mes biens, furent partis, le chirurgien, qui n’avait pas eu de peine à reconnaître leurs projets infâmes, referma mes saignées, et mit tout en usage pour me rappeler à la vie, malgré que je fusse moribond, vu la quantité de sang que j’avais perdue ; et depuis ce temps-là ma santé en a été considérablement affectée. Voilà pourquoi je demande à l’auguste Assemblée nationale, d’abord la punition exemplaire des ci-devant et soi-disant Créquy, ensuite la restitution de tous les biens qu’ils possèdent injustement, et qui m’appartiennent, et finalement des gardes nationaux pour veiller à la sureté de ma personne, avec ma réintégration dans les domaines, terres et châteaux de Chambord, de Bellevue, du Plessis-Picquet et autres maisons de plaisance dont les noms me sont échappés, et qui m’avaient été donnés en apanage par le roi mon père, comme aussi plusieurs millions de piastres d’Espagne, et autres richesses immenses et inappréciables, mon intention étant qu’un tiers de ces biens sera pour payer les dettes de l’État, et un autre tiers pour procurer à la Société patriotique des jeunes Français, établir au prieuré de la rue Saint-Martin, et fondée par M. Léonard Bourdon, tout le développement dont cet établissement, si précieux pour la régénération des mœurs et l’affermissement de la liberté et de l’égalité, est suscep-