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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

qu’il fallait patienter : jugez tout ce que la vue de cette femme me fait souffrir[1].

Mesdames, filles de Louis XV et tantes du Roi, étaient parvenues à sortir du royaume, où la dignité de leur grand âge et de leur haute vertu n’vait pules soustraire aux persécutions patrioques du commandant Lamollière et du citoyen Gorsas. Madame, Comtesse de Provence, était à son petit ménage du Luxembourg ; Mme la Comtesse d’Artois était allée se réfugier avec M. le Duc d’Angoulême et M. le Duc de Berry, ses deux enfans, chez les Roi son père, à Turin ; enfin Madame Élisabeth avait obtenu

  1. On avait déjà parlé de Mme Campan dans la première partie de cet ouvrage, et nonobstant les mémoires qui portent son nom, mais qui, comme on sait, ont été rédigés par M. Girod, parce que Mme Campan n’aurait pas été capable de les écrire ; on peut être assuré que l’opinion de Mme de Créquy a toujours été celle de la famille royale et celle de toutes les personnes attachées à la maison de la Reine. Il en existe encore un assez grand nombre pour que notre assertion ne soit pas difficile à vérifier.

    Toutes les protestations de fidélité de Mme Campan sont venues tomber, après la restauration, devant la persévérance avec laquelle Madame la Duchesse d’Angoulême a toujours refusé de lui accorder une seule audience.

    Il y a deux ou trois personnes que nous pourrions nommer, et qui mettent beaucoup d’amour-propre à justifier et glorifier Mme Campan, par la bonne raison qu’elles ont reçu leur éducation dans son pensionnat. Nous sommes fâchés d’être à les contrarier, mais certains ouvrages que les mêmes personnes ont fait attribuer à cette ancienne femme de chambre de la Reine, ne sont pas exempts d’insinuations calomnieuses et de perfidie : La justice et la vérité doivent l’emporter sur la complaisance, et voilà ce qui nous détermine à nous adjoindre à Mme de Créquy pour faire justice à Mme de Campan.

    (Note de l’Éditeur.)