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CHAPITRE VIII.


Journées des 5 et 6 octobre. — Anecdote sur un deuil de cour. — Le loto chez la Reine. — Arrivée de la populace parisienne. — Son irruption dans le château. — Massacre des gardes-du-corps et départ de la famille royale. — Les Ducs d’Orléans et d’Aiguillon. — Mot de l’Abbé Maury. — Louis XVIII au Luxembourg. — La famille royale aux Tuileries. — Une audience de la Reine. — La vérité sur Mme  Campan. — Départ de Mesdames de France et dévouement de Madame Élisabeth. — Madame Royale et M. le Dauphin, son frère. — Caractère de cette Princesse et quelques détails sur Louis XVII.

J’avais eu le malheur de me trouver à Versailles pendant les horribles journées des 5 et 6 octobre, et voici pourquoi : votre père était tombé malade d’une esquinancie, et son médecin n’avait pas voulu lui permettre de revenir à Paris, à raison du froid, de la bise, etc. Ma belle-fille était plus malade encore, et n’avait pu sortir de son hôtel de la rue d’Anjou, depuis plus de trois semaines. J’avais trouvé bon d’aller soigner mon fils, à Versailles, et Madame avait eu l’obligeance de me faire donner un appartement chez elle, où j’étais venue m’établir le dimanche 4 octobre, à cinq heures après midi. Après avoir eu l’honneur de saluer cette princesse,