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SOUVENIRS

Pressé par les gens de livrée, les fermiers du domaine et les autres paysans qui s’étaient mis à le gourmer, ce quidam en dit plus qu’il ne voulait dire, et l’on apprit qu’il avait agi par ordre de M. Montorge, le commandant de la garde nationale, à qui votre père écrivit comme vous allez voir.


« Serait-il possible que les ordres qu’on ose me donner, et les propos qu’on ose tenir vinssent de Montorge ? Le poste qu’il occupe en ce moment-ci demande de la justice, et j’ai toujours été porté à lui supposer de l’honnêteté. J’espère que les dispositions qu’il va prendre me confirmeront dans cette croyance, et m’assureront la tranquillité dont j’ai besoin. Montorge ne saurait ignorer que je ne trouble jamais celle de personne, et que je n’ai jamais fait que du bien à mes valets et mes vassaux. »


Voici la réponse littérale de ce commandant ; je n’y changerai rien pour le style, et vous allez voir que l’orthographe en est curieuse.


« On na rien faite que né ordonné et vous avé bien de lodasse de mécrire que vous ete porté à me supposé de lonneteté et ne pas finire par votre tres humble et tres obéssan serviteur que vous ete vous et tout vos pareil aprené que je suis un oficié general de la nation que vous ne fute jamais quun maréchaldecamp du pouvoir exequtif et rien de plus si je desir que vous vous elouannée cest par patrio-