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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

— Écoutez, Messieurs, écoutez avec attention le récit des attentats qui viennent d’avoir lieu contre les propriétés et les personnes de la Comtesse de la Myre, du Comte et de la Comtesse de Jumilhac, du Duc de la Force, de MM. Magon de la Ville-Huchet, de Kercado, de Saint-Georges… — Nous n’avons pas le temps d’écouter des nouvelles de province (Emmery) ; et du reste, il est visible et notoirement connu que tous les accidens dont on fait tant de bruit n’ont été produits que par des méprises. (Péthion)

En ma qualité de député de la ci-devant Bretagne, ajoutait Lanjuinais, l’avocat janséniste, je demande à ce que les cours prévôtales demeureront interdites, et à ce qu’on ne puisse avoir recours qu’aux moyens de représentation, de conciliation et d’exhortation.

— Mais, ne pourrait-on pas, Messieurs, envoyer quelques soldats, afin de prévenir, sinon réprimer, de pareils désordres ?… — Allons donc ! des troupes soldées ? ce serait envoyer des assassins contre des citoyens ! N’allez pas supposer que j’improvise ou que j’ai dénaturé cette belle réplique ; elle est du docteur Blin à ce Duc de la Rochefoucauld-Liancourt, qui s’intitulait l’impartial et le modéré.

Une autre fois, c’étaient le Comte de Clermont-Tonnerre et le curé Privat, deux impartiaux modérés, qui prétendaient que sous le prétexte d’exécuter le décret qui supprimait les armoiries, on était venu dévaster, à l’un son château et à l’autre son église paroissiale. — Il faut que cela soit ainsi, répondit un député du côté gauche, appelé M. Lucas.

Je me souviens que ce député Lucas avait fait un