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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

florins, c’est-à-dire, environ sept livres et neuf sous de notre monnaie. — Noble Prince d’Orange ! honorable et généreuse famille !

Je ne suivrai pas le charlatan palermitain dans le reste de la biographie du Segnor Don Pablo Soarez y Olavidez y Brandariz, dont le père avait obtenu par le crédit du Marquis de Florida-Blanca, ce qu’on appelle en Espagne un titre de Castille. Cagliostro supposait qu’en dépit des injonctions de son aïeul, il était devenu passionnément amoureux de la fille aînée de Sancho Ferraz, et que les frères de cette jeune personne avaient entrepris de le faire battre en duel, étant persuadés qu’il n’agissait ainsi que par esprit de vengeance et pour déconsidérer leur maison de commerce. L’érudition de M. d’Aranda n’allait pas jusqu’à la fin de ce roman, et je ne sais ce qu’il en faut croire ; mais, quoi qu’il en fût de M. d’Olavidez et de son mépris pour la malédiction de son bisaïeul Domingo Soarez qui avait pris une part dans l’apalte des mines, après avoir parcouru les mers, toujours est-il vrai qu’il était venu s’établir à Paris avec sa femme, la Comtesse Ouraque Dardarada-Los-Rios, qui ressemblait à une grande épingle noire[1]. On les

  1. On trouve dans les historiens espagnols une chose assez curieuse au sujet de ce nom d’Ouraque, qui est celui d’une sainte wisigothe. C’est que le Roi de Castille Alphonse le Noble, avait une fille de ce nom-là qu’il aurait voulu faire épouser à notre Roi Louis VIII, surnommé Cœur-de-Lion. Cette Infante de Castille était l’aînée de ses trois sœurs ; mais Philippe-Auguste ne voulut pas que la femme de son fils portât ce vilain prénom