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Enfin la veille du jour où en conséquence de leur convention, il devait se trouver libre d’en parler à Louis XV, il se rendit chez la Princesse afin de s’y accorder sur, ce qu’elle pourrait désirer plus particulièrement de. LL. MM., mais il apprit par la maîtresse de la maison que Mme d’Aubans était partie depuis plusieurs jours pour l’île de Bourbon dont son mari avait obtenu la Majorité. Le Comte de Saxe alla sur-le-champ rendre compte au Roi de cette aventure inouïe. S. M. envoya chercher M. de Machault, et devant le Comte de Saxe de qui l’on tient ces détails et sans expliquer à son ministre par quels motifs il agissait de la sorte le Roi lui ordonna d’écrire au gouverneur de l’île de Bourbon pour qu’il eût à traiter Mme d’Aubans avec toute la faveur et la considération possible. Quoiqu’en état de guerre avec l’Impératrice Reine de Hongrie, Sa Majesté lui écrivit de sa main pour informer du sort de sa tante et des ordres qu’elle avait fait donner au sujet de cette Princesse. Marie-Thérèse écrivit au Roi pour le remercier et fit écrire à Mme d’Aubans par le Prince de Kaunits (le Maréchal de Saxe a vu la lettre), afin de l’inviter à venir habiter les États d’Autriche, mais en lui imposant la condition d’abandonner son mari dont le Roi de France se réservait de prendre soin. La Princesse Charlotte ne voulut pas accepter cette condition, et resta paisiblement à Bourbon jusqu’à la mort de son mari ; c’est-à-dire jusqu’au mois de septembre 1735. Elle avait eu le malheur de perdre sa fille quelques~années auparavant, et ne tenant plus à rien