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ce village depuis longues années, et n’était pas sortie de chez elle depuis la mort de M. d’Argenson qu’elle avait été visiter à Versailles, où tout le monde ne manqua pas de l’observer avec curiosité. Elle ne laisse point d’héritiers naturels, et son testament désigne la Duchesse de Holstein pour sa légataire universelle. Il se trouve que cette princesse n’existe plus ce qui cause un grand embarras à M. l’Abbé de Sainte-Geneviève, exécuteur testamentaire de Mme d’Aubans, dont il ne sait comment remplir les dernières intentions, parce que les héritiers de la Duchesse de Holstein ne lui sont pas connus et que le fisc s’est présenté pour recueillir cet héritage au profit du Roi, en vertu du droit d’aubaine. L’Abbé de Sainte-Geneviève a eu l’honneur d’obtenir une audience de Sa Majesté, à la suite de laquelle est arrivé l’ordre de cesser toute espèce de poursuites fiscales. On fait en ce moment la vente du mobilier et des autres effets de Mme d’Aubans qui, comme on sait, ne voyait et ne recevait jamais personne que son directeur et M. l’ambassadeur de l’Empire. Une grande foule de curieux se porte journellement à Vitry, pour assister à l’inventaire d’une personne et d’une maison, dont l’attention publique était si fortement préoccupée depuis si longtemps. Voici une pièce qui nous a été communiquée par un seigneur étranger, dont les informations partent de bonne source, et dont la sincérité n’est pas suspecte.