Page:Créquy - Souvenirs, tome 6.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
249
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

gens que je ne veux pas prier à dîner, car vous vous doutez bien qu’on ne peut pas donner à dîner à tout le monde ? mais vous allez voir que ceci n’est pas le moins divertissant. Il y a d’abord des piéges (on dit que c’est pour prendre des loups, jugez un peu, des loups à Mousseaux ! faut-il que les Parisiens soient bêtes pour avaler des pilules comme celles-là, sans les mâcher) ! Il y a donc des piéges tendus contre les loups et les voleurs… Ah ! oui, des voleurs, je t’en souhaite ! Allez vous promener de ce côté là pour voir les sottes bourgeoises et ces bênets de maris que nous y faisans conduire comme si de rien n’était, et qui s’y prennent les jambes ! et qui font des cris, et qui saignent… Mais c’est qu’ils saignent d’une manière inconcevable ! et vous jugez comme c’est amusant de les entendre crier en les voyant saigner ? Ensuite nous avons notre grotte où l’on est saisi par les bras et par les jambes en s’asseyant, et quand c’est des femmes ? et quand nous sommes cachés dans la grotte où nous fermons ta porte ? ah ! mais c’est qu’il faut voir les méchancetés infernales et les indignités que nous leur faisons ! … Enfin je vais vous dire encore autre chose, et voilà ce qui m’amuse le plus. Nous avons un pont… ah ! ah ! ah ! ah ! … Il y passait hier un marchand de la rue Grenier-St-Lazare… avec sa femme… ah ! ah ! ah ! … avec sa fille et puis un enfant de quatre ou cinq ans… ah ! ah ! ah ! ah ! (voilà le point-de-côté qui me reprend)… Je ne sais pas si je pourrai vous dire… ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! … ah ! ah ! … ah ! si vous aviez vu tout cela se débattant dans la rivière… Je les ai fait repêcher pourtant. Le père