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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

À vous vanter chacun s’empresse
Dans des vers qu’on fait de son mieux ;
Louer le peintre de la Grèce
Me semble trop audacieux.
De cette Athène qu’on révère ;
Vous seul avez su rapporter
La lyre d’or du vieil Homère ;
Donnez-moi la pour vous chanter. (Bis)[1]


Je vous parlerai présentement du ménage Cossé dont les ridicules étaient également hors de ligne.

Il y avait eu par le monde une vieille sœur de la Princesse de Rochefort, qui était Chanoinesse, et qui se faisait appeler la Comtesse Zéphyre de Rothelin je vous dirai sans témérité qu’elle était contrefaite comme un sac de noix. Elle épousa tout d’un trait le Comte de Cossé, qui passait pour un veuf inconsolable, et qui dur reste, n’était pas moins ridicule et mieux bâti que sa charmante Zéphyre. C’est encore, au moment je vous écris, un couple suffisant, prétentieux, amoureux, et semillant, passé la soixantaine. Représentez-vous d’abord une petite bossue dont la parure est toujours pimpante, à côté d’un grand bossu, noir et maigre, vide et flasque

  1. Avis de l’Éditeur. Nous n’avons pu nous décider à retrancher la citation de ces deux morceaux de poésie composés par Mme de Staël, attendu qu’ils n’ont été publiés dans aucune édition de ses œuvres. On pourra vérifier l’exactitude de ces mêmes citations à la page 56 du quatrième volume, et la page tu tome cinquième des Lettres de Grimm, qui les envoie soigneusement et qui les recommande à ses correspondans couronnés comme s’ils étaient des chefs-d’œuvre d’éloquence et d’élégance française.