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CHAPITRE IX.


Fortune du Prince de Guéménée. — Son désastre. — Insouciance de la haute noblesse et son inaptitude pour la régie des fortunes. — Billet écrit par la Princesse d’Hénin. — Réponse de l’auteur. — Expérience acquise en émigration. — Noble conduite de Mme de Guéménée. — Sacrifice de ses biens pour les créanciers de son mari. — Mot de la Comtesse de Béthisy au Baron de Staël. — Mot de Mme de Coislin sur les Rohan. — Quelle sorte de vengeance on en tire.

Écoutez le récit d’un désastre à faire pâlir. Le Prince de Guéménée, chef de la maison de Rohan-Rohan n’avait pas moins de deux millions de rente, en y comprenant la fortune de sa femme, qui était l’héritière des Rohan-Soubise en indivis avec sa sœur, Mme la Princesse de Condé[1]. Ils avaient

  1. Charlotte-Godefride-Elyzabeth de Rohan, Princesse de Soubise et d’Epinoy, née en 1737, mariée en 1753 à Louis-Joseph de Bourbon, Duc de Bourbonnais, de Guise et d’Enghuyen, Prince de Condé, de Charleville et d’Arches, premier Prince de sang, premier Pair et Grand-Maître de France. Elle était sœur aînée de Victoire-Armande de Rohan-Soubise, Princesse de Maubuisson, née en 1743, laquelle avait épousé, en 1760, Henry-Louis-Marie, Prince de Rohan-Rohan, Duc de Montbazon, Prince, Comte et haut Baron de Guéménée, Montauban, Clisson, Rochefort, Montfort, Avaugour, Vertus, Parthenay, Joyeuse, etc.
    (Note de l’Auteur.)