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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

trouva mystifié. En l’année 1776, il avait pris la peine de composer une énigme à mon intention et de me l’envoyer par M. le Duc de Penthièvre ; mais ceci pensa devenir une affaire sérieuse, attendu que ce dernier voulut en porter plainte au Roi, et que j’eus grand’peine à l’apaiser sur une chose qu’il avait la bonté de considérer plus sérieusement que je ne l’aurais fait moi-même, en la qualifiant de familiarité choquante. M. le Duc de Penthièvre n’admettait pas qu’on pût agir légèrement à mon égard ; et c’était pour ce Prince une affaire de dignité personnelle, attendu qu’il n’avait tenu qu’à moi de l’épouser, après la mort de la Duchesse Marie de Modène. Mais j’avais passé la quarantaine et j’étais son aînée de quinze à seize ans ; aussi fus-je tellement choquée de sa proposition qu’il me protesta, les larmes aux yeux, de ne jamais retoucher cette corde-là. Vous verrez qu’il ne m’a pas tenu parole aussi rigoureusement que je l’aurais voulu. Mais revenons à Monsieur, frère du Roi. Il est bon de vous prévenir qu’en 1776 il n’était âgé que de dix-neuf ans : et voici la copie de sa lettre à M. de Penthièvre ;


« Mon Oncle et Cousin, et je puis ajouter mon bon et cher ami, je vous envoie l’énigme en question, pour que vous la remettiez à son adresse, et je ne doute pas qu’elle ne soit aisément devinée par Madame de Créquy qui… Singulier nom que celui de Créquy, qui ne se trouve pas commode pour écrire l’histoire généalogique ou des anecdotes sur cette famille, à moins d’employer souvent les mots lequel, laquelle et lesquels, au lieu du qui qui viendrait perpétuellement se placer après le nom de Créquy, ce qui ferait