tire contre l’insecte usurpateur du nom de majesté, et qu’il y prescrivait philosophiquement d’étrangler le dernier prêtre avec les boyaux du dernier roi, je vous avouerai que ceci fut trouvé trop dégoûtant pour être dangereux, plus insolent que de coutume, à la vérité, mais trop ridiculement fou pour être jugé criminel et punissable.
Les sophistes étrangers ne me paraissent pas aussi déraisonnables que les Français. Les Anglais Hume et Gibbon, par exemple, ne manquaient pas d’une certaine franchise historique et d’une sorte de probité dans la discussion. L’Abbé Galiani me disait à propos de Franklin, qu’ils se trouvaient un jour ensemble chez Mme Necker, et que Dalembert s’était mis à crier avec sa voix d’eunuque abyssin, que le règne du christianisme était fini ! Franklin lui répondit que la révolution qui menaçait le monde, était au contraire l’application du christianisme primitif, auquel on arriverait infailliblement après un demi-siècle d’impiété. Cet Américain disait que le retour à des institutions primitives aurait des résultats déplorables, et qu’il avait grand peur des anabaptistes ! Qui vivra verra ?
Quant à ce. M. Franklin qui avait arraché la foudre aux Dieux et le sceptre aux Tyrans, disait le Mercure, en ajoutant que les Dieux étaient les Tyrans de l’Olympe, et que les Tyrans étaient les Dieux de la Terre ; je vous dirai que je n’ai jamais eu l’honneur de le rencontrer qu’une seule fois. C’était à souper chez Madame de Tessé qui ne m’en avait rien fait dire, et qui m’avait joué le tour de le faire placer à table à côté de moi. Je leur fis la