Clodion de Créquy, Sire de Heymont, votre VIIIe aïeul.
Après vous avoir expliqué le sujet de ce grand tableau, je vous dirai seulement que l’heureux Bienheuré s’en fut jusqu’à Nantes avec son libérateur et sous bonne escorte, qu’il épousa quelques années après une fille de la maison d’Illiers, et que leur postérité subsiste encore en Vendômois.
Bienheuré de Musset avait tellement disposé le cœur des siens à la gratitude pour les Créquy, qu’on s’en est toujours souvenu de part et d’autre ; et c’est d où vient que, depuis 260 ans, il y a eu continuellement, entre ses descendans et vous autres, Messeigneurs, un échange empressé de grands services, de bons offices et autres marques d’un attachement suranné, mais qui n’a pu tomber en caducité. On en compterait les preuves à cent par génération, sans lacune et sans tiédeur, sans aucune relâche et sans fatigue. C’est peut-être une chose unique aux annales de la noblesse, et votre grand-père me disait toujours que la famille de MM. de Musset était à ses yeux comme un rameau puîné de sa maison. Je vous exhorte à vous en souvenir, et d’autant plus qu’ayant perdu plusieurs procès domaniaux et féodaux, je ne les crois pas en trop bon état de fortune.
Arrivons maintenant à ma bonne amie, Mademoiselle de Musset, que je n’ai jamais vue, mais que je n’en ai pas moins connue pour une personne d’un mérite et d’un esprit infiniment distingués. Les Rochambeau m’avaient parlé de Mlle de Musset, qui se tenait à Vendôme, et qui défendait la place contre le