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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

homme Henri Ficquet, Sieur du Boccage, et Franc-Bourgeois de Rouen, l’un des Custodes héréditaires et porteurs des reliques de Saint-Ouen, Marguillier-né de ladite église, Receveur des tailles de la ville de Dieppe, et depuis, vivant noblement de ses biens et rentes en celle de Paris. » Vous voudrez bien remarquer que les bourgeois notables ont leur protocole aussi régulièrement tracé et tout aussi rigoureusement suivi que celui des plus grands seigneurs[1].

À cela près de son esprit supérieur et de sa parfaite beauté, Mme du Boccage n’avait certainement aucun rapport avec le traducteur des Commentaires à côté de qui je l’ai placée sans savoir pourquoi. Elle n’a rien de belligérant ni de stratégique, et c’est assurément la plus candide et la plus paisible bergère de l’Arcadie romaine.

Voltaire lui mandait un jour que les lettres qu’elle écrivait étaient bien supérieures à celles de Miladi Montaigu, ce qui n’était pas lui faire un grand compliment ; il aurait pu mieux dire, et je

  1. Ils ont presque tous des armoiries, en vertu de quelque charge éligible et municipale qui aurait conféré certains priviléges de la noblesse à quelqu’un de leurs auteurs. Il est vrai qu’on reconnaît aisément ces armoiries, qui ne sont presque jamais composées suivant les règles héraldiques, attendu que M. le juge-d’armes de la Noblesse de France ne veut pas s’en mêler. Il se contente de leur décocher une ordonnance de réforme ou d’interdiction lorsqu’elles se produisent en similitude avec les armes d’une ancienne famille. On y voit souvent des rébus à fond bleu, et le plus souvent une profusion de ces pauvres petites pièces qui mettent la Marquise de Lhospital en si méchante humeur.
    (Note de l’Auteur.)