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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Il était résulté de cette dernière règle, pour la présentation, que parmi les Ducs et Pairs il se trouvait trois gentilshommes qui n’auraient pu faire les preuves de 1399. Ensuite il arrivait que des personnages en faveur obtenaient de S. M. des ordres de présentation malgré le refus et la déclaration signés par l’incorruptible Chérin. Mais celui-ci ne manquait jamais de porter sur son registre que telles et telles présentations n’avaient eu lieu que par ordre, et la situation nobiliaire des anciennes maisons qui pouvaient satisfaire aux preuves exigées n’en restait pas moins la même à l’égard de ces familles parvenues.

Aujourd’hui la cérémonie de la présentation pour les Seigneurs est une opération des plus simples. Le premier gentilhomme de service vous nomme au Roi, en vous donnant la qualification qui se trouve portée dans le certificat de M. Chérin. S. M. vous fait un signe de tête, et quelquefois vous dit un mot sur vos parens, lorsqu’ils ont eu l’honneur d’être connus d’elle ; ensuite vous la suivez à la chasse ; et voilà ce qu’on appelle monter dans les carrosses du Roi. Vous retournez faire votre cour aussi souvent que bon vous semble ; et ceci ne vous mène pas toujours à grand’chose.

La présentation pour les Dames avait lieu jadis avec plus de cérémonies et d’apparat. Après en avoir reçu l’ordre de Sa Majesté, qu’on avait fait prévenir des noms de la dame présentante et de ses deux adjointes, qui devaient toujours être des femmes de la Cour, on arrivait à la porte du grand cabinet, en grand habit, c’est-à-dire un bas de robe étalé sur