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CHAPITRE V.


Cagliostro. — Son portrait. — Sa naissance. — Sa fuite de Paris. — Son retour en France. — Lettre du Cardinal de Rohan, Évêque de Strasbourg. — Réponse de l’auteur. — Croyances des Balsamites ou sectateurs de Cagliostro. — La pupille et la colombe. — Acte magique en prison. — Le général Alexandre Beauharnais sur l’échafaud. — Opinion du cardinal de Bernis sur les protestans réfugiés. — Les Templiers et les francs maçons. — Origine de la maçonnerie. — Son influence sur la révolution française. — Procès de Cagliostro. — Sa condamnation. — Sa mort. — M. Fabré-Palaprat et sa charte de Transmission. — Léviticon de M. Palaprat. — Origine de ce livre.

Joseph Balsamo, s’étant dit successivement Comte Tischio, Comte de Mélissa, Commandeur de Belmonte, Chevalier Pelegrini, Comte Fenice, et définitivement Comte de Cagliostro, était un homme assez mal tourné, mal habillé de taffetas bleu galonné d’argent sur toutes les tailles, et coiffé de la manière la plus ridiculement bizarre, avec des nattes poudrées qui étaient réunies en cadenettes. Il portait des bas chinés à coins d’or et des souliers de velours avec des boucles en pierreries ; il avait force diamans aux doigts, à la jabotière, aux chaînes de ses montres ; un chapeau garni de plumets blancs, qu’il ne manquait pas de remettre et de s’enfoncer sur la tête aussitôt qu’il voulait parler avec énergie : tout cela re-