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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

dification qu’il devait trouver dans la séance des convulsionnaires, et le voilà parti pour affronter la persécution des jésuites et le martyre peut-être (sans oublier sa robe rouge). Vous prévoyez bien si les deux cours de France et de Parlement se moquèrent de lui ! Laissons-le donc tranquille à Fontainebleau, dans la galerie des Cerfs, où il attendit les ordres du Roi jusqu’à minuit sonné, ultérieurement et inutilement, par soumission pour la lettre-close et son protocole en ritournelle.

Je ne saurais mieux faire ici que de vous copier la fin d’une relation qui fut écrite et envoyée par votre grand-père à la Princesse de Horn, attendu que l’Archiduchesse-Gouvernante était fort occupée des convulsionnaires, et qu’on s’inquiétait de ses dispositions jansénistes à Bruxelles. — Laissons parler M. de Créquy, comme disait toujours le Cardinal de Gèvres.

«… Le Duc de Richelieu s’était mis en ouvrier endimanché, M. de Durfort en boursier de collège, et moi je ne sais trop comment. Je devais avoir la mine d’un pauvre abbé qui se déguiserait pour aller à quelque paradis de théâtre. Nous arrivons de conserve dans la rue Saint-Merry, en face de l’entrée du cloître. Horrible maison, abominable escalier. La scène était dans un grenier qui s’étendait sur toute la maison. Il y avait 62 personnes et pas une figure connue, sinon celle du Chevalier de Folard et de M. de Montgeron, dont nous ne nous approchâmes point. Voilà M. de Richelieu qui commença par s’agenouiller et marmotter des pate-