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SOUVENIRS

tous ces détails sur l’intérieur du ménage et le for intérieur de Louis Racine, car celui-ci ne voyait absolument aucune autre personne que le supérieur de l’Oratoire qui était son directeur, et la vieille Princesse de Bournonville qui était la grand’mère de M. de Durfort. Il nous disait aussi que Louis Racine ne faisait autre chose que de copier, raturer, recopier, revoir et corriger son poème de la Grâce. — Informez-vous donc, lui dis-je une fois, s’il a fini par se procurer le recueil des fables de M. de La Fontaine ; car on voit dans les lettres de son père que c’est un livre de poésies qui méritent la peine d’être lues, et Jean Racine ajoute en écrivant à son fils : — Priez M. Despréaux de vouloir bien vous les prêter ; je crois me souvenir qu’il en doit avoir un exemplaire. Il est bon d’ajouter à tout ceci que M. de Richelieu demeurait encore à la Place-Royale, et que M. Racine, avec sa gouvernante, était logé dans une petite maison du cul-de-sac Guémenée, qui donnait sur le jardin de l’ancien hôtel de Richelieu.