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CHAPITRE II.


Un abbé janséniste. — Recette pour étuver les choux rouges. — Chanson de Voltaire. — La Présidente Talon. — Le Chevalier Talon. — Sa petite femme et leurs descendans. — Le Diacre Pâris. — La vie qu’il menait. — Ses disciples. — La Baronne de Montmorency, née de Charette. — Anecdote sur M. de Talleyrand en 1795. — Le chevalier de Folard. — M. Carré de Montgeron. — Le Vicomte de Nesmond, l’Abbé Taboureau, la famille Blanchard, etc. — Mort du Diacre Pâris. — Pèlerinages à son tombeau. — Le Cimetière de Saint-Médard. — Les convulsions. — Fermeture du Cimetière. — Enlèvement nocturne du cercueil. — Révélation d’un ministre. — Louis Racine. — Son poëme de la Grâce et sa gouvernante crucifiée. — Manœuvre du Duc de Richelieu pour voir opérer les convulsionnaires.

Un dimanche de la Septuagésime, à l’heure de vêpres, j’étais à la porte de Saint-Sulpice, où j’attendais un des suisses de l’église que mes valets étaient allés chercher pour me faire ouvrir ma chapelle et m’y conduire à travers la foule. Je vois arriver à ma portière un jeune abbé très pâle et très-maigre, avec des cheveux longs et plats. Il avait les mains tellement sales et il était si déguenillé que je l’aurais pris pour un mendiant. Il tenait un papier qu’il me présenta de la part de Madame la Duchesse d’Orléans, la défunte, et me disant que c’était une obligation de conscience qu’il avait à remplir. — Madame est morte admirablement,