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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

quence duquel j’ai été récollé et reconfronté avec les quatre sœurs et leur père. Sœur Félicité a signé que ma déposition était entièrement vraie ; elle a avoué en pleurant qu’elle avait été séduite ; que M. de la Barre lui avait réglé ses convulsions à trois par semaine, mais qu’à chaque fois qu’elle recevait les mêmes coups, ils lui faisaient beaucoup de mal. Elle a accusé (tout cela devant moi) M. de la Barre, sœur Madelon, sœur Rachel, de l’avoir entraînée et trompée. Madelon, Rachel, Marie et la Barre ont parlé de divin et de miraculeux. Les trois filles on dit que les circonstances de douleur, de visage allumé, de pâleur, leur étaient inconnues, qu’elles n’y avaient pas pris garde ; mais elles ne les ont pas niées ; j’ai presque fait la fonction de lieutenant-criminel. J’ai interrogé les sœurs de la Barre ; je leur ai prouvé qu’elles étaient ou trompeuses ou trompées ; mais je n’en ai rien tiré que ce que je vous ai dit. Le lieutenant-criminel est jeune, aimable, poli, mais fort embarrassé, je crois, de la tournure qu’il faut donner à ce procès. Le médecin Dubourg sera assigné ce soir.


FIN DU TROISIÈME VOLUME.